Le dispositif Réconfort Entr’Aidants, un an après

En avril 2020 et à son initiative, Mme Lidewij DE WERD poursuivait par visio-conférence l’animation du groupe d’aidant(e)s du dispositif Réconfort qu’elle avait commencé en présence. Elle fut la première à considérer que cette prise de distance, en lien avec le confinement sanitaire, n’altérait en rien le soutien aux personnes qui s’occupent de leur proche. D’autant plus au cours de cette période où elles avaient besoin d’écoute et de conseils. Depuis, le dispositif a évolué avec l’expérience : téléphonie avec l’aidant(e) au début ou pour les personnes qui préfèrent être seules ; en groupe et en visio pour partager les vécus ; participation à ces visio de professionnel(-le)s apportant leur expertise pour répondre à des questions précises … toutes ces facettes répondant au rythme des besoins des personnes. Un an après, d’autres structures de soutien utilisent aujourd’hui« la visio ». Comme quoi ces contraintes ont montré qu’il n’est pas inutile de revisiter ses manières de faire.

Pour illustrer le fonctionnement du dispositif, c’est Françoise* qui s’occupe de son mari, atteint d’une maladie évolutive. Confiée en avril à la responsable du dispositif par une coordinatrice du département, Françoise vit son rôle d’aidante avec les nombreuses difficultés inhérentes à celui-ci. Il lui a fallu du temps pour que, en juin, elle soit en mesure d’accepter l’idée d’un peu de répit. Son besoin étant de pouvoir aller quelques jours au bord de la mer avec des amis. La responsable du dispositif contacte alors celle d’un autre dispositif pour qu’elle appelle Françoise et voit avec elle comment organiser ce répit dont elle a tant besoin.  D’abord essayer une nuit. Et si cela se passe bien comme elle le souhaite, elle verra par la suite pour plusieurs nuits. Il a fallu un accompagnement de deux mois pour qu’elle puisse envisager la mise en œuvre par étapes, de cette solution. Et elle a accepté ce soutien parce qu’il se faisait à distance et qu’elle pouvait ainsi rester avec son mari.
* Françoise, nom d’emprunt pour la confidentialité de la situation clinique.

Une collaboration des structures pour assurer la continuité du soutien

Les besoins des aidant(-e)s pour assurer leur rôle sont en continu et en fonction de l’évolution de la personne aidée. Aujourd’hui est différent d’hier et de demain. Seule la collaboration entre les structures, sur les besoins des aidant(-e)s, est en mesure pour y répondre, d’assurer la continuité du soutien. C’est un peu à l’image de l’offre de soins par le médecin généraliste d’un territoire donné et le « Allô, docteur » du 3966. Ils assurent, en se complétant, la permanence de l’assistance médicale.

Ecoute et soutien, un axe majeur de la prévention des risques de maltraitance.

Sous le toit familial, la maltraitance à l’encontre de la personne aidée est insidieuse et revêt toutes les meilleures intentions du monde. L’histoire de vie, les frustrations que le rôle d’aidant(e) fait naître par rapport à ses propres besoins, le manque de savoir-faire et de connaissances par rapport à l’évolution de la dépendance … vont être peu à peu de bonnes raisons pour entraîner des réponses inadaptées aux besoins de la personne aidée. Ce n’est que par l’écoute et le soutien, permettant à l’aidant(e) de garder la distance nécessaire par rapport à son implication dans la situation, que les risques de maltraitance pourront être prévenus.